AYLA SAURA, ARTISTE FÉMINISTE
Libraire, photographe et modèle, Ayla Saura a bien des cordes à son arc. Cette militante féministe convaincue et convaincante est une véritable source d'inspiration et je vous recommande vivement d'aller jeter un œil à son travail ou de passer découvrir la chouette librairie La Nuit des Temps qu'elle a ouvert il y a deux ans avec Solveig Touzé, à Rennes.
Pourtant, Ayla vient d'un tout autre secteur : la restauration.
« Je me sentais employée pour faire la belle plante et sourire. Si je mettais un décolleté, j'avais plus de pourboires... » Cette ambiance lui donne vite envie de quitter ce milieu.
« J'avais besoin de montrer que j'avais un cerveau et que je n'étais pas juste un corps ».
Elle reprend donc ses études pour devenir libraire où elle découvre un milieu diamétralement opposé qui renforce ses convictions. Lorsque son amie Solveig monte un groupe féministe (appelé « Les féministes par inadvertance » suite au discours d'Emma Watson à l'ONU) et lui en laisse la gérance, le sujet commence à prendre une grande importance dans sa vie. Vivant à Nantes à l'époque, elle créé l'association Féministes Plurielles avec des amies. Un peu plus tard elle ouvre sa libraire à Rennes avec Solveig, La Nuit des Temps.
« Dans mon métier de libraire je fais passer mes idées avec des livres, je plante des petites graines avec des ouvrages qui véhiculent les opinions que j'ai envie de défendre. Des fois ça pousse et des fois ça pousse pas. J'ai la chance d'avoir une clientèle hyper ouverte avec qui je discute beaucoup et c'est toujours un vrai plaisir de pouvoir échanger avec eux. L'échange c'est la base du métier de libraire et il se prête bien aux valeurs féministes. »
Elle intervient également dans des structures scolaires pour parler du sujet avec la jeunesse actuelle.
Concernant la photo, Ayla a toujours eu un attrait pour l'image. Enfant, elle piquait l'appareil photo de ses parents, puis ado elle posait avec ses copines avant de s'acheter son premier appareil à 18 ans. C'est également l'âge auquel elle a vraiment posé pour la première fois. La rencontre avec son mari photographe il y a trois ans lui a ensuite permis de rencontrer d'autres photographes et de poser plus fréquemment. Son association Féministes Plurielles lui a passé sa première commande photo : c'est là que nait sa série de portraits de femmes associés à un petit texte sur leur vision du féminisme, sujet qui reste un fil rouge dans son travail en général.
« Je me sentais employée pour faire la belle plante et sourire. Si je mettais un décolleté, j'avais plus de pourboires... » Cette ambiance lui donne vite envie de quitter ce milieu.
« J'avais besoin de montrer que j'avais un cerveau et que je n'étais pas juste un corps ».
Elle reprend donc ses études pour devenir libraire où elle découvre un milieu diamétralement opposé qui renforce ses convictions. Lorsque son amie Solveig monte un groupe féministe (appelé « Les féministes par inadvertance » suite au discours d'Emma Watson à l'ONU) et lui en laisse la gérance, le sujet commence à prendre une grande importance dans sa vie. Vivant à Nantes à l'époque, elle créé l'association Féministes Plurielles avec des amies. Un peu plus tard elle ouvre sa libraire à Rennes avec Solveig, La Nuit des Temps.
« Dans mon métier de libraire je fais passer mes idées avec des livres, je plante des petites graines avec des ouvrages qui véhiculent les opinions que j'ai envie de défendre. Des fois ça pousse et des fois ça pousse pas. J'ai la chance d'avoir une clientèle hyper ouverte avec qui je discute beaucoup et c'est toujours un vrai plaisir de pouvoir échanger avec eux. L'échange c'est la base du métier de libraire et il se prête bien aux valeurs féministes. »
Elle intervient également dans des structures scolaires pour parler du sujet avec la jeunesse actuelle.
Concernant la photo, Ayla a toujours eu un attrait pour l'image. Enfant, elle piquait l'appareil photo de ses parents, puis ado elle posait avec ses copines avant de s'acheter son premier appareil à 18 ans. C'est également l'âge auquel elle a vraiment posé pour la première fois. La rencontre avec son mari photographe il y a trois ans lui a ensuite permis de rencontrer d'autres photographes et de poser plus fréquemment. Son association Féministes Plurielles lui a passé sa première commande photo : c'est là que nait sa série de portraits de femmes associés à un petit texte sur leur vision du féminisme, sujet qui reste un fil rouge dans son travail en général.
«Faire des portraits féministes, c'est constamment se demander comment l'image va être perçue. Mes modèles féminines, je veux qu'elles aient une attitude forte sans être dans la désirabilité. Quant à mes modèles masculins, je veux qu'ils aient une pose et une attitude délicate qu'on attend pas forcément d'eux habituellement. Je suis contre l'objectification et la sexualisation gratuite. Je trouve que les femmes sont très souvent réduite à ça en photo et je n'ai pas trop envie de participer à cette inégalité. Je dis non aux photographes masculins qui photographient constamment des jeunes femmes aux corps normés et à ceux qui cherchent toujours une raison pour dénuder les femmes. Je comprends qu'on puisse faire de la photo érotique mais c'est une démarche tout à fait différente, qui doit être assumée, un côté prise de pouvoir, une revendication de la sexualité. Certaines photographes féministes font ça très bien, mais ce sont des photos qui pour moi, nécessitent une véritable intention, un vrai message... J'e m'étrangle toujours quand certains photographes hommes refusent de photographier d'autres hommes ou qui disent ne choisir que des modèles qu'ils trouvent désirables. C'est le phénomène du « male gaze » : le fait qu'une image soit faite pour plaire aux hommes. Eviter les poils, montrer des corps normés, avec de belles poses qui évitent les bourelets... J'aimerai voir d'autres façon de photographier les femmes. Je portraite en essayant de sortir de ces codes, mais ça n'est pas toujours facile."
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Si elle ne fait pas souvent de nu, Ayla a quand même réalisé de superbes portraits d'une jeune femme anorexique venue la démarcher.
« C'était une belle rencontre. Avant je ne voulais pas photographier de nu car je ne savais pas comment faire pour ne pas être dans la sexualisation. Ce projet m'a montré comment aborder la nudité d'une façon intéressante. »
En tant que modèle, Ayla s'en tient à ses positions et fais donc attention aux messages délivrés ou sous-entendus des projets qu'elle accepte.
« Je m'aperçois que j'ai plus posé pour des photographes femmes que des hommes, parce que leurs projets m'intéressaient davantage. »
Et quand on lui demande si elle préfère photographier ou être photographiée, Ayla souligne que ce sont deux choses complémentaires qui ne satisfont pas les mêmes besoins.
« J'ai d'abord posé parce que je crois, qu'en tant que femme, c'était plus simple pour entrer dans le milieu. Et puis ça permet de découvrir plein de manières de travailler, de techniques, de façon de diriger les modèles. J'ai fait de très belles rencontres, j'ai beaucoup appris, et puis j'ai de beaux souvenirs...Photographier me satisfait plus, mais c'est simplement une histoire d'égo. J'ai beaucoup souffert, ado, de l'image que je pouvais renvoyer et photographier me permet d'être "cachée" mais d'être quand même visible. En revanche je trouve le monde de la photo super masculin et hyper binaire : les hommes photographient des femmes et puis le reste est minoritaire. C'est dommage et ça à tendance à me mettre vachement en colère... Du coup je crois qu’inconsciemment, passer de l'autre côté et moins poser c'est un peu faire un pied de nez à cette injonction. Les femmes ne sont pas que des muses ou des sources d'inspiration. »
Actuellement, Ayla travaille sur une nouvelle série de photographies : des portraits d'hommes qui parlent de leur vision de la masculinité et de leur rapport à la virilité.
« C'était une belle rencontre. Avant je ne voulais pas photographier de nu car je ne savais pas comment faire pour ne pas être dans la sexualisation. Ce projet m'a montré comment aborder la nudité d'une façon intéressante. »
En tant que modèle, Ayla s'en tient à ses positions et fais donc attention aux messages délivrés ou sous-entendus des projets qu'elle accepte.
« Je m'aperçois que j'ai plus posé pour des photographes femmes que des hommes, parce que leurs projets m'intéressaient davantage. »
Et quand on lui demande si elle préfère photographier ou être photographiée, Ayla souligne que ce sont deux choses complémentaires qui ne satisfont pas les mêmes besoins.
« J'ai d'abord posé parce que je crois, qu'en tant que femme, c'était plus simple pour entrer dans le milieu. Et puis ça permet de découvrir plein de manières de travailler, de techniques, de façon de diriger les modèles. J'ai fait de très belles rencontres, j'ai beaucoup appris, et puis j'ai de beaux souvenirs...Photographier me satisfait plus, mais c'est simplement une histoire d'égo. J'ai beaucoup souffert, ado, de l'image que je pouvais renvoyer et photographier me permet d'être "cachée" mais d'être quand même visible. En revanche je trouve le monde de la photo super masculin et hyper binaire : les hommes photographient des femmes et puis le reste est minoritaire. C'est dommage et ça à tendance à me mettre vachement en colère... Du coup je crois qu’inconsciemment, passer de l'autre côté et moins poser c'est un peu faire un pied de nez à cette injonction. Les femmes ne sont pas que des muses ou des sources d'inspiration. »
Actuellement, Ayla travaille sur une nouvelle série de photographies : des portraits d'hommes qui parlent de leur vision de la masculinité et de leur rapport à la virilité.
Pour suivre son travail sur internet :
Ayla photographe: https://www.facebook.com/langlemortphoto/ Ayla modèle : http://etpuislavie.tumblr.com/ https://www.instagram.com/ayla_photo/ |
Librairie La Nuit des Temps
10 Quai Emilie Zola 35000 Rennes 02 99 53 37 95 |